Historique du 13e hussards

Article publié dans les Annales Historiques de la Révolution Française n°3, 2002

Un corps franc sur l'arrière de l'armée des Alpes[1]

            D'après l’arrêté des représentants Albitte et Laporte, du 14 thermidor an II relatif à la formation des compagnies de cavalerie, quatre compagnies de cavaliers du dépôt de Vienne sont organisées par le général Walther. Répartis en deux escadrons de deux compagnies chacun, on compte quarte cent dix huit hommes sans les officiers. Un mois plus tard, “ les représentants du peuple Laporte et Reverchon, voulant débarrasser le dépôt de Vienne du chaos dans lequel il se trouvait plongé par une foule d'hommes et de chevaux qui ne rendaient aucun service à la République et qui lui occasionnaient de grandes dépenses et pour que l'armée des Alpes, totalement dénuée de cavalerie puisse compter sur ses secours effectifs qu'elle pouvait attendre des hommes du dépôt, prirent un arrêté en date du 15 Fructidor dernier par lequel ils créèrent 4 compagnies d'Hussards “ [2]. C'est à compter de ce jour que les compagnies sont dénommées officiellement hussards. Si les trois premières sont composées de militaires, la quatrième est formée des cavaliers fournis par les sociétés populaires[3]. Les escadrons sont formés entre le 15 fructidor an II et le 4 brumaire an III. Dès le 15 fructidor an II, Laporte et Reverchon nomment six des dix sept officiers du corps. Si la majeure partie de ces derniers “ furent pris. . .parmi les officiers réformés du 5e régiment de cavalerie attachés alors au dépôt comme instructeurs et l'autre partie parmi des anciens officiers de cavalerie capables de perfectionner l'instruction de ces quatre compagnies et de les conduire au combat ”[4], les sous-officiers “ furent choisis dans le dépôt parmi les soldats qui ont été reconnus pour avoir déjà servi dans la cavalerie ” [5]. Parmi les officiers, on compte alors seize militaires, quatre paysans, quatre artisans, quatre commerçants, un avocat et quatre citoyens. L'aire de recrutement géographique est variée ; si l'on trouve plusieurs Rhodaniens, il y a aussi des Normands et des Alsaciens. D’où qu’ils viennent, ils acquièrent très rapidement l'esprit de corps. Si, le 3 vendémiaire an III, leur formation est approuvée, l’organisation du corps semble plutôt inexistante.

 

Une organisation difficile

            Le 4 vendémiaire an III, les représentants du peuple Albitte et Saliceti, de Loano, nomment provisoirement Guérin, vicomte d'Etoquigny[6], chef d'escadron des Hussards des Alpes avec mission d'organiser et d'uniformiser l'unité. Ce dernier, capitaine de dragons et plus ancien adjoint des adjudants-généraux de l'état major de l'armée des Alpes, est alors chargé par Walther d'organiser le grand dépôt de cavalerie de Vienne. Rapidement, Guérin se met à l'œuvre et rencontre beaucoup de difficultés pour former son unité. En effet, non seulement les hommes sont éparpillés dans des dépôts de Lyon, Mâcon et Bourg[7], ce qui facilite la désertion de certains mais les représentants du peuple à Lyon font appel à eux, pour se rendre dans l'Ain, faire rentrer les subsistances en réquisition pour Lyon et les magasins de l'armée des Alpes. Les différents détachements envoyés dans l'Ain ne comptent que des hussards et des sous-officiers, pas de spécialistes (maréchaux ferrant ou artistes vétérinaires). Ces cavaliers appartiennent à la 3e compagnie[8], rattachée au dépôt central de Vienne.

           

            Habillés à la hongroise, les Hussards des Alpes portent des couleurs distinctives : pelisse écarlate, dolman et culotte bleu ciel, boutons et galonnages jaunes. Ils sont coiffés d'un mirliton à longue flamme noire et bleue. Ils portent une sabretache qui bat la jambe gauche et un sabre de cavalerie légère modèle 1786 “ révolutionnaire ”, que leur esprit crâne et élitiste commande de laisser traîner. En effet, le sabre utilisé par les Hussards des Alpes peut être un sabre à monture à une seule branche en laiton. La poignée de section ovale est en bois basané. Celle-ci est terminée par une longue queue à boutons à facettes. Une paire de croisillons assujettit le sabre à son fourreau. Ce dernier est constitué, suivant le modèle 1786, d'un fût de bois recouvert de cuir et renforcé de deux grandes garnitures en laiton avec un ou deux anneaux de bélières. Avec l'économie de guerre, les garnitures en laiton sont rapidement remplacées par des garnitures en fer, moins souples, plus difficiles à travailler et surtout oxydables, fragilisant l'ensemble. C'est ainsi équipés que les Hussards des Alpes arrivent dans l'Ain au moment où Guérin continue de mettre sur pied son unité.

 

Utilité des hussards dans les réquisitions ?

            La présence des Hussards des Alpes dans l'Ain est un succès à court terme puisque les subsistances requises pour Lyon sont livrées. Mais, d'une manière générale, leur venue rencontre un à moyen terme : "l'audace des malfaiteurs s'accroît de jour en jour par l'impunité et l'absence d'une force suffisante pour les réprimer et les poursuivre"[9]. En effet, avec les nouvelles réquisitions, pour approvisionner les marchés des villes de l'Ain et de Bourg notamment, les habitants des campagnes continuent d’accaparer les grains malgré une récolte très fructueuse pour l'an III. L'avertissement qu'ont voulu donner les représentants du peuple et les administrateurs des districts aux récalcitrants n'a eu qu’un effet temporaire. Dès le mois de thermidor an III, la municipalité de Bourg se plaint des "laboureurs (qui) refusent à livrer, à un prix honnête, les denrées les plus nécessaires à la subsistance"[10]. Malgré les réquisitions et les arrêtés du directoire du département, les agriculteurs résistent : le 18 messidor an III, le district de Châtillon doit faire incarcérer un laboureur qui a refusé de conduire une ânée de froment à la grenette. Le 15 fructidor, seize municipalités du district de Bourg sont dénoncées comme n'ayant pas accompli les réquisitions et le 30 brumaire an IV, le directoire du département envoie une force armée dans quatre communes qui refusent de fournir du blé à la grenette de Bourg. Faut-il en déduire qu'il y a alors deux types de réquisitions, une jugée de première importance qui concerne les armées pour lesquelles on emploie des moyens extraordinaires et une deuxième jugée de moindre importance qui concerne les communes, les marchés et les grenettes locales ? Etant donné les efforts déployés par les représentants du peuple pour fournir les réquisitions militaires et l'efficacité avec laquelle elles sont appliquées, on peut sans nul doute penser que oui.

En outre, le passage des Hussards des Alpes dans l'Ain ne reste pas sans conséquences. Alexandre Basset, aubergiste à Pont-de-Vaux écrit au maire de la ville, en floréal an VIII, pour obtenir le paiement de la dette engendrée par le casernement des hussards chez lui cinq ans auparavant ; s'il a été payé pour le logement des hommes, il n'a pas reçu les 2 sols par jour et par cheval auxquels il avait droit.

 

Les hussards des Alpes A L'Armée des Alpes

            L'arrivée de ces troupes à Vienne pose de nouveaux problèmes à Guérin, puisqu'il doit les équiper et uniformiser leur tenue. Guérin garde les distinctions uniformologiques des Dragons des Montagnes, ossature des Hussards des Alpes. Après beaucoup d'efforts, le régiment prend tournure : "Les officiers et sous-officiers se livrèrent sans réserve à l'instruction de leurs compagnies respectives, qui furent dès lors mises sous les ordres du général en chef de l'armée des Alpes, pour être employées comme il le jugeaient le plus utile pour le bien de la chose publique. Depuis 7 mois, notre instruction a été poussée avec la dernière activité. Nous ne craignons pas de dire que ces deux escadrons peuvent s'en tirer avec honneur devant l'ennemi"[11].Le 31 janvier 1795 (nivôse an III), le corps est officiellement formé sur les arrières de l'armée des Alpes. Malgré le départ d'Albitte, de Salicetti, de Reverchon et de Laporte, et l'emploi d'une partie de l'unité dans l'Ain, Casanyès continue de nommer les officiers du corps. Le 4 brumaire, ce sont neuf officiers, dont un aide de camp du général Lajollais, qui sont nommés aux Hussards des Alpes, malgré un avis favorable qui avait été donné pour des officiers venant de l'unité déjà existante, suivant les directives de Dubois-Crancé acceptées par la Convention le 3 vendémiaire an III. Ces nominations d'officiers extérieurs au corps, qui découlent de l'amalgame, déplaisent aux cadres des quatre compagnies de hussards qui s'en plaignent à Paris le 5 ventôse :"Pendant cette intervalle deux lieutenances se sont présentées dans ces quatre compagnies, nous espérions qu'elles seraient remplies par les officiers et les sous-officiers du corps, qui, seuls avaient contribué à l'instruction de ces compagnies et que l'élection s'en ferait conformément à la Loi ; mais nos espérances ont été trompées. Les fruits de nos travaux ont été recueillis par des étrangers au corps"[12]. Malgré cette protestation, les nominations de Casanyès prennent effet.

Devant la nécessité de former une unité de cavalerie légère, Casanyès, de Grenoble, signe le 12 pluviôse an III un arrêté qui enrégimente, de manière provisoire les quatre compagnies de hussards du dépôt de Vienne, formées d'une compagnie de Dragons de la Montagne (dits Hussards des Alpes), plus l'excédent de la compagnie des Guides à Cheval de l'Armée des Alpes, mélangé à une compagnie de cavaliers dont le noyau est pris dans toutes les autres en dépôt à Vienne. Le régiment est formé à partir de ces quatre compagnies. L'idée de former un nouveau régiment "avec d'autres compagnies détachées que nous ne connaissons pas encore"[13] ne plaît pas à l'encadrement des compagnies de hussards qui, en voyant les deux lieutenances confiées à des étrangers au corps, disent on ne "nous a laissé que douleurs pour récompense de nos travaux"[14]. Même si certains hommes sont enrégimentés depuis les mois d'avril à août 1793, les effectifs ne cessent de se renouveler ou de se renforcer de floréal an III à nivôse an IV. Les hussards sont originaires de toute la France et sont, en principe presque tous des anciens soldats[15] ; ainsi on trouve des hommes venant de Lyon, de Montélimar, de Montpellier mais aussi de Nevers, de Strasbourg, de Schelestadt, de Laon, de Paris, de Vannes, d'Aix ou de Rennes.

            Le nouveau régiment des Hussards des Alpes est composé de deux escadrons, comprenant chacun 2 compagnies. Chacune est commandée par un capitaine qui a sous ses ordres un lieutenant, deux sous-lieutenants, un maréchal des logis chef, deux maréchaux des logis, un brigadier fourrier, quatre brigadiers et cinquante huit hussards, dont quatre à pied[16].

 

Comme tout régiment, les Hussards des Alpes ont un étendard. Plusieurs hypothèses sont envisageables quant au modèle. D'abord, on peut supposer l'utilisation d'un étendard ayant en son centre un dragon tenant dans ses pattes avant un ruban sur lequel est écrit "vigilentia hussards", avec au dessous et en dessous les légendes de 1791 : discipline/obéissance/à la loi. Dans chaque angle figure un faisceau de licteurs au bonnet rouge et au milieu de chaque côté, une foudre avec éclairs dans une couronne de lauriers, le tout relié par des feuillages et des perles. Le fond est blanc et la bordure tricolore. Mais les Hussards des Alpes ont peut être aussi utilisé le modèle du Colonel Levasseur Dumont : fond blanc avec bordure or ou tricolore, avec au centre le numéro du régiment (ici 13) entouré d'une couronne de feuillages, avec en haut, un ruban portant discipline/obéissance/à la loi, en bas, hussards de la république. Dans les angles du haut figurent un macaron rouge et un bleu portant des feuillages au centre desquels se trouve un bonnet phrygien traversé par un ruban portant, l'un liberté et l'autre ou la mort. Dans les angles du bas, figurent les mêmes macarons aux mêmes motifs mais portant citoyens et incorruptibles.

Ce qui peut être sûr, c'est que, dès l’an II, il est prévu que les régiments de hussards portent des guidons. Régiment de volontaires composé de compagnies issues de plusieurs formations, celui-ci utilise sans doute les guidons des différentes compagnies formant les Hussards des Alpes.

 

            Ayant réussi à former une unité en état de combattre, Guérin est nommé chef de brigade provisoire des Hussards des Alpes le 12 pluviôse an III par le représentant du peuple Casanyès. Le 15 fructidor an III, les Hussards des Alpes deviennent le 13e régiment de Hussards.

 

Le 13e hussards à l’armée des Alpes

            Guérin reste à la tête de ses hussards jusqu'au 10 brumaire an IV, date à laquelle, après avoir été suspecté de royalisme, il est remplacé par l'ancien chef de brigade du 21e régiment de chasseurs à cheval, Landrieux. Le 13e Hussards ne compte alors pas moins de trois dépôts ; Toulon, pour la troupe, commandé par un capitaine et un sous-lieutenant, Castres, pour la remonte et Nice où se trouvent le magasin du régiment, mais aussi l'hôpital, commandés par cinq sous-lieutenants et un capitaine. C’est dans ce dernier dépôt que se trouve l’artiste-vétérinaire. Répartis dans ces trois dépôts, ne se trouvent pas moins de cent quatre vingt seize hommes et quatre vingt seize chevaux. Avant même de combattre, le 13e Hussards éprouve des pertes non négligeables : disparition d'un capitaine à Aix le 24 nivôse an IV, disparition du payeur des escadrons de guerre à Nîmes en pluviôse et disparition d'un maréchal des logis et d'un brigadier au Pont-du-Var le 28 ventôse. Durant cette période, un quartier maître trésorier, un adjudant et un sous-lieutenant disparaissent, ou désertent du dépôt de Nice le 2 germinal an IV.

 

            Désormais formé en unité militaire, le 13e régiment de Hussards est à l'armée d'Italie. Bien que les hommes ne touchent pas l'argent de la masse d'entretien, depuis vendémiaire an IV, les engagements ne cessent pas : six des vingt deux hussards décédés ou disparus, se sont engagés après l'enrégimentement des hussards des Alpes. Dix d’entre eux sont dans le régiment depuis 1793. Le 13e hussard subit rapidement des pertes dûes aux combats mais aussi à des accidents ou des soulèvements de paysans : le 16 germinal an IV, un brigadier meurt après être tombé dans la mer avec son cheval à St Mauricio, le 20 germinal an IV, un hussard est tué par des paysans à Orméa. Le 22 germinal, un escadron rejoint le général Joubert à Ceva, où il sert à l'avant garde du corps du Pontévalloi. Dès leur arrivée à Ceva, un hussard décède dans une rixe. Il faut attendre le 24, pour que le reste du régiment entre dans la division Kilmaine, en compagnie du 7e bis de Hussards, le 24e régiment de Chasseurs à Cheval, les 8e et 15e régiments de dragons. Ils forment la 2e division de cavalerie. Ce n’est qu’à cette date que Landrieux rejoint le régiment à Aix. De là, le régiment se porte sur Alba. A la suite de la prise de la redoute de Mondovi, un hussard décède à l'hôpital le 4 floréal an 4. Le 8 mai, le 13e Hussard passe le Pô sur des barques jumelées. Il est envoyé à Pizzighettone. Le 10, il est aux combats de Mollev et de Cadayno où il se comporte avec vaillance. Alors que le 12, il passe par Malazzano pour déboucher, le 13, à Lodi où se trouve le quartier général, le hussard Alexis Dufour est tué par des paysans à Asti. Même s'il est au bivouac, le régiment continue d'éprouver des pertes : trois hussards et un brigadier meurent à Fombio et un brigadier disparaît à Codogno le 19. Le lendemain, un hussard se noie à Picighetone et un autre est tué. Le 24 encore, un hussard est tué à Mattéo .

 

            Malgré tout, le 13e Hussard donne une bonne image de lui, puisque Bonaparte compte quelques hussards de ce régiment attaché à son état-major[17]. C'est durant la bataille de Lodi, le 21 floréal, que le 13e Hussard se couvre de gloire. Malgré le moral élevé de la troupe [18], comme dans tout les régiments de hussards, et que la solde soit perçue régulièrement, Landrieux, qui avait déjà été suspendu de son poste au 21e chasseurs pour sa mauvaise gestion du régiment, s’attire les inimitiés de ses officiers. Et, bien que les généraux soient satisfaits du régiment, et de sa bonne tenue (seul un brigadier déserte à l'ennemi à Alba le 16 floréal an IV) Landrieux écrit, vexé de voir ses hommes se prononcer contre lui, au Général Lacuée, pour demander le licenciement du régiment.

Sur ordre du Général Berthier, le général de division Edouard Kilmaine, accompagné du commissaire des guerres Roux, se rend, le 29 floréal, au bivouac du 13e Hussard situé dans la prairie de Lodi. Arrivés au bivouaque, les deux hommes font appeler Landrieux. Kilmaine s'adresse à lui : "je lui ai notifié les dits ordres portant que le corps qu'il commande sera à l'instant incorporé moitié dans le 1er et moitié dans le 7e régiments de hussards"[19] et que les vingt cinq hommes, "les mieux montés"[20], passent dans les Guides de l'Armée des Alpes. Cette incorporation dans les Guides prouve la qualité du régiment[21]. Puis, Kilmaine, accompagné de Roux et Landrieux, passe le régiment en revue. Sur un effectif de trois cent trente neuf hussards et sous officiers, seuls cent soixante huit sont présents[22]. De même, sur les vingt huit officiers du régiment, seule une petite partie est présente. Si beaucoup sont dans les dépôts, un sous-lieutenant est en permission et un lieutenant en mission à Vienne. Le régiment est néanmoins dissous : soixante quatre des hommes présents, "montés, armées et équipés"[23] ainsi que quatre vingt neuf hommes du dépôt de Nice et seize de Castres, passent au 1er Hussard. Cinquante neuf des hussards présents montés et équipés, vingt démontés ainsi que les quatre vingt sept de Toulon et les quatre derniers de Castres passent au 7e Hussard[24]. Landrieux, avec sept officiers, passe au 7e Hussard tandis que huit autres passent au 1er[25] et deux obtiennent de servir comme commissaire des guerres. Le médecin du régiment et son aide passent au 15e régiment de Dragons. Le 13e hussard n'existe plus.

 

Conclusion

            L'utilisation d'un corps de hussards, afin de faire réquisitionner les subsistances pour Lyon et l'armée des Alpes est une nouveauté dans les événements révolutionnaires de l'Ain. En effet, l'appel à ces hussards marque une volonté nouvelle dans la conduite de l’effort de guerre qui n’est plus l'apanage d'une armée de soldats-citoyens mais celle d'hommes d'armes obéissant à des supérieurs hiérarchiques. Si politiquement, s’en est bientôt fini de l'agitation populaire, il en est de même militairement, les volontaires sont devenus de véritables guerriers, qui déplacent l'idéologie républicaine de 1793 vers l'obéissance à un chef qui leur apporte victoire, gloire, honneur et nourriture.

 

Jérôme Croyet
docteur en histoire
président de la SEHRI

[1]Ne pas confondre les hussards des Alpes avec les hussards de la Légion des Alpes, issus de la légion de l'armée du Midi, qui eux forment dès le 5 mars 1793 le 13e régiment de chasseurs à cheval.

[2] S.H.A.T.XL 260. Lettre des officiers et sous officiers des Hussards des Alpes à la commission d'organisation des mouvements de l'armée de Terre, 5 ventôse an III.

[3]Les cavaliers de ce contingent proviennent essentiellement de Lyon. Il est à noter que les sociétés populaires de St Rambert et Ambérieu en Bugey, fournissent elles aussi deux cavaliers jacobins.

[4] S.H.A.T.XL 260. Lettre des officiers et sous officiers des Hussards des Alpes à la commission d'organisation des mouvements de l'armée de Terre, 5 ventôse an III.

[5] Ibid.

[6]Né le 28 avril 1762 à Dieppe, il fait des études à l'école Royal des Pont et Chaussée de 1784 à 1788. Il est sous lieutenant au 8e dragons le 15 Septembre 1791. Forte tête mais excellent officier, il est nommé lieutenant le 23 décembre 1792. Adjoint aux adjudants-généraux à l'état-major de l'armée des Alpes, en septembre 1793, il est adjoint à l'adjudant-général Charton  le 15 avril 1794. C'est là qu'il est remarqué par les deux conventionnels.

[7] A.D. Ain série 1L. Cinquante trois hussards se trouvent à Bourg avec un capitaine, deux sous-lieutenant et trois maréchaux des logis. Ils ont cinquante huit chevaux. Sur ces hommes stationnés à Bourg, deux sont à l'hôpital, un en prison, quinze sont alors garnisaires et vingt huit servent à la correspondance dans le département. Le 12 brumaire an III, Boisset, autorise le lieutenant Simon de la 3e compagnie à venir au dépôt à Bourg "se faire délivrer. . .un cheval sur le payement du prix du maximum".

[8]A.D. Ain série L. Arrêté de Boisset, 12 brumaire an III.

[9]A.D. Ain 7L. Registre des délibérations du directoire du district de Montluel.

[10]Plainte des officiers municipaux de Bourg du 7 thermidor an III, citée par E. DUBOIS in Histoire de la Révolution dans l'Ain, tome 5, page 46.

[11]S.H.A.T.XL 260. Lettre des officiers et sous officiers des Hussards des Alpes à la commission d'organisation des mouvements de l'armée de Terre, 5 ventôse an III. 

[12] Ibid.

[13] Ibid.

[14] Ibid.

[15]Parmi l'encadrement, on trouve quinze militaires sur trente trois officiers. Les autres dont des civils, dont six agriculteurs, cinq artisans, deux commis, trois étudiants et un avocat.

[16]Règlement de 1791.

[17] Bonaparte et son état-major en 1796, tableau d'Edouard Detaille, Musée de l'Armée, Paris.

[18] Même si le 24 floréal, à Lodi, un capitaine donne sa démission.

[19] S.H.A.T.XC 260. procès-verbal d'incorporation du 13e régiment de Hussards dans les 1er et 7e Hussards.

[20] Ibid.

[21] Le hussard Michel, de Digne, engagé à 15 au 13e Hussard entre dans les guides en Prairial an IV et finit sa carrière comme maréchal de camp en 1835.

[22] 123 sont montés, 20 ne le sont pas et 25 ont incorporés les Guides sans passer la revue.

[23] S.H.A.T.XC 260. procès-verbal d'incorporation du 13e régiment de Hussards dans les 1er et 7e Hussards.

[24] Le procès-verbal mentionne bien le 7e Hussards alors qu'à l'époque c'est le 7e Hussards bis qui est à l'armée d'Italie.

[25] Le lieutenant Bérougne de Juniac, qui passe capitaine au 13e Hussard, se retrouve au 1er suite à la dissolution du régiment. Il devint une gloire de ce régiment qu'il commanda par ailleurs.