le 4e hussards : documents et archives de 1789 à 1815

les uniformes du 4e hussards

Durant la Révolution et le 1er Empire, les couleurs distinctives du 4e hussards sont : pelisse écarlate, tresses plates et carrées jaunes, bouton laiton. Dolman bleu national, collet bleu national, parements écarlates, tresses plates et carrées jaunes. Sauf mentions contraires, les pelisses et dolmans ont 18 rangées de tresses carrées jaunes. Le gilet simple est bleu national. La hongroise bleu national, tresse plate jaune. Le bonnet de police est durant toute la période bleu national à flamme écarlate et soutaché de jaune. Les galons d’ancienneté, placés sur le milieu du biceps gauche sont de couleur rouges.

Durant la Révolution, l’uniforme est la hongroise bleue nationale, galonnée de jaune, pelisse bleue nationale à trois rangées de boutons jaunes, ceinture écharpe rouge à coulants jaunes, pelisse écarlate à 3 rangées de boutons jaunes. Le régiment porte le mirliton noir à flamme rouge, cocarde, raquettes jaunes et plumet rouge à gauche.

A l’armée de Sambre et Meuse, de 1795 à 1799, le régiment porte des chabraques en pointes, en tissu bleu national, galonnées de jaunes au n°4. Sur les fontes se situent des demi-chabraques en fourrure. Si le dolman est toujours bleu national à parements écarlates et tresses plates jaunes [1], le pantalon est un charivari sans renfort de cuir, de couleur gris avec une bande latérale bleu national. Le plumet du mirliton, porté à gauche, sous la cocarde, est rouge à sommet vert. Les cordons sont rouges. La sabretache n’a plus la forme en accolade mais arrondie en sa partie inférieure. Elle a un fond rouge, galon jaune, au faisceau de licteur et bonnet phrygien entouré de deux ovales blancs vierges cernés de feuilles de lauriers jaunes. Le ceinturon et les bélières sont en cuir fauves alors que le porte mousqueton et le porte giberne sont en buffle blanc.

En 1799, à l’issu de la campagne, l’état des uniformes du régiment est catastrophique, à peine la moitié de l’habillement est potable. Le régiment a alors dépensé de fortes sommes pour fabriquer mais aussi réparer l’habillement existant. Les bottes sont toutes très mauvaises, les dolmans sont trop courts ou trop étroits, gênant les mouvements des cavaliers. Les cols sont trop épais pour le service. Le général Bourcier demande la fabrication uniforme de dolmans et de pelisses mais aussi la fabrication de pièces alors presque inexistantes : gilet d’écurie et manteau. Le gilet d’écurie et le pantalon d’écurie sont en tricot bleu, de même que le porte-manteau. Les manteaux sont en drap bleus.

En 1800, le mirliton vit ses dernières heures. Le dolman est à 5 rangées de boutons tandis que le charivari bleu national reçoit un renfort en cuir qui peut être festonné en dents de loup. Certaines compagnies du régiment ont un équipement en cuir noirci.

Le trompette, qui porte le colback avec cordon raquette jaune, porte la pelisse écarlate à 5 rangées de boutons, collet et parements bleu national. La ceinture écharpe est comme celle de la troupe, ainsi que le charivari. La giberne reçoit le n°4.

En 1801, le shako évasé à flamme est mis en service. Le plumet en sans doute noir à sommet rouge.

La compagnie d’élite est formée en 1802 et se distingue immédiatement par son colback à flamme et plumet rouge.

En 1804, les hussards des compagnies du centre portent le sabre modèle an IV. La dragonne est noire alors que le ceinturon est blanc. La sabretache est à fond rouge, galonné jaune, soutaché jaune. En son centre, une couronne de feuille de lauriers en fils de soie vert et marron, chiffre 4 jaune surmonté de la couronne civique. Elle reste en service jusqu’en 1807. Le charivari est bleu à bandes latérales rouges, boutons jaunes, manchons et renforts en cuir noir. La pelisse écarlate à 5 rangées de boutons jaunes. Shako noir à flamme rouge. Cocarde et pompon jaune à droite surmonté d’un plumet noir à sommet rouge. Le gilet simple n’est plus bleu national mais écarlate.

En 1805, le régiment reçoit un shako bas (18 cm), noir, sans plaque, ni jugulaire. La cocarde est fixé en haut du fût et le cordon simple (peut être rouge comme le galon du haut), natté, est relevé sur l’arrière. La dragonne est en buffle jaune. Le dolman, à 5 rangées de boutons jaunes, a les parements et le collet écarlate.

La compagnie d’élite à Austerlitz porte la chabraque en mouton blanche, le porte manteau bleu national, galonné de jaune au 4. Le charivari est bleu national sans renforts de cuir. La pelisse écarlate est à trois rangées de boutons jaunes. Colback avec flamme et plumet rouge. Le sabre est modèle an IV. La sabretache a retrouvé sa forme en accolade. Elle est similaire à celle de 1804, sauf que la couronne civique a laissé la place à un couronne. Elle sera en service dans la compagnie d’élite jusqu’en 1812. Le 4 a la forme d’un L majuscule. A cette date le régiment porte le couvre sabretache en cuir noirci timbré au 4 jaune. La giberne reçoit une grenade en laiton.

En 1807, le plumet est noir à sommet jaune. A cette époque le régiment porte sans doute une plaque en losange à l’aigle surmontant le 4[2]. La visière est cerclée. C’est à cette époque que le régiment adopte les 5 rangées de boutons sur la pelisse[3] et le dolman. D’après un mannequin du Musée de l’Armée, le charivari en drap bleu national a un renfort en cuir de couleur fauve et festonné. La giberne en cuir noir porte l’aigle impériale en son centre. Le régiment est parmi les premiers à changer de sabretache. Elle est similaire à celle de 1804, sauf que la couronne civique à laissée la place à un couronne. Les fils sont en coton verts et marrons. Le 4, situé au centre est en laiton.

En 1808, le shako modèle 1806 fait son entrée. Il est un peu plus élevé, muni de jugulaires à écailles et orné d’une plaque au 4 ajouré et d’un cordon natté. La sabretache de troupe est brodée en laine. Entre 1807 et 1810, le numéro est en métal, entre 1810 et 1812, il est brodé. Le plumet du shako est noir. La hongroise porte des nœuds. Le dolman est à 3 rangées de boutons ainsi que la pelisse. Les trompettes ont le shako à fond rouge. Les sabretaches sont en cuir noir au n°4 [4], certaines l’ont au centre d’un écu.

En 1809, le trompette porte un sabre modèle an XI. La sabretache à fond bleu porte un galon jaune, soutache rouge, couronne de laurier avec 4 couronné. Shako modèle 1806, à renfort latéraux en V, bourdalou, visière à trottoir de punaise sans cerclage, crochets latéraux de cordon raquette, jugulaires à écailles et plaque jaune à l’aigle surmontant le n° du régiment. Chabraque noire bordée de rouge, porte manteau bleu galonnée de jaune chiffrée 4. Hongroise écarlate, tresse plate jaune. Dolman écarlate, à 5 rangées de boutons jaunes, tresses jaunes, collet et parements de manche bleu. Ceinture écharpe rouge à passant jaunes. Pelisse bleu national, à 5 rangées de boutons jaunes et tresses carrées jaunes. En Espagne, le régiment utilise sans doute du drap brun notamment pour les pantalons de route. Le 21 juillet, un détachement arrive de France, à destination de l’armée d’Allemagne. Il n’a ni pelisses, ni hongroises mais les dolmans et les charivari de drap avec un liseré rouge et non pas une bande, sur l’ouverture extérieure fermée par des boutons jaunes.

En 1810, le régiment opte pour une nouvelle sabretache. Le drap de fond est toujours écarlate avec son galon jaune. Le centre est désormais brodé en fils jaunes, d’une aigle surmontant un 4. Les branches ont disparu. Chez les officiers, l’or remplace le jaune mais surtout le drap de fond est bleu national. Ce modèle d’officier est encore en service en 1812.

Au 15 septembre 1811, toute la compagnie d’élite est montée sur des chevaux noirs, et portent des schabraques noires. Le colback a la flamme rouge, avec des grenades et des aigles en cuivre jaunes.

En 1812, la pelisse et le dolman ont 5 rangées de boutons. La hongroise perd ses nœuds pour les piques renversés. Le shako est noir, jugulaires à écailles avec rosaces à l’étoile pour les compagnies du centre. La plaque est du modèle 1812 à soubassement avec le 4. Le gilet d’écurie devient vert, comme le manteau. Les dents de loup des chabraque deviennent vertes.

En 1813, les hussards du 4e régiment portent le shako noir à plaque en losange, modèle 1806 ou 1810, avec cordon raquette jaune, jugulaires en écailles et le plumet noir à sommet vert. La pelisse à 5 rangées de boutons est portée chaussée. Le pantalon de cheval bleu national garni de boutons est sans basane. Il a une bande de drap rouge sur le côté. La sabretache est en cuir noir avec l’aigle et le numéro. Le portemanteau et le feston de la chabraque sont rouges. La compagnie d’élite porte la pelisse à 5 rangées de boutons et un pantalon de route non basané à bandes latérales rouges. Le colback a perdu sa grenade. Le sabre est du modèle an XI. Comme pour le 12e hussards, les 5 rangées de tresses jaunes de la pelisse sont cousus en forme de V[5]. Pour les officiers le shako devient entièrement rouge.

En 1814, la tenue change légèrement. Si le dolman revient aux trois rangées de boutons, ses revers ne sont plus désormais rouges mais bleu. La sabretache en cuir fauve a son drap de fond rouge, avec galon jaune et un 4 en drap découpé. Le shako n’a plus de plaque mais toujours son cordon raquette jaune et ses jugulaires. Le plumet est désormais entièrement noir.

Dans les derniers mois de l’Empire, le shako semble laisser la place au shako rouleau noir ou rouge (peut être en mai 1814), avec couvre nuque, orné d’un plumet et tenu par un cordon dont les raquettes sont attachées à la poitrine

 

D’après Rousselot, Kobell, Barbier, Vanson, Charmy, Benigni, Rigo et le SHAT

Jérôme Croyet

docteur en histoire

président de la SEHRI


[1] Les coudes ont des renforts de cuir fauve en forme de cœur.

[2] Modèle vue en vente sur Ebay en février 2006 mais aussi modèle du 4e hussards, Musée des Invalides.

[3] D’après le mannequin du Musée des Invalides, à Paris, la pelisse porte des soutaches dans le dos.

[4] Une sabretache de ce modèle est visible au Musée de l’Empéri à Salon de Provence.

[5] Pelisse d’officier du 4e hussards, Musée des Invalides.