Le 12 hussards en documents de 1792 à 1814


le 12 hussards sous l'Empire

Formé en janvier 1813 à partir du 9e régiment bis de hussards. C'est le 17 février 1813 que Napoléon lui donne « le n°12 vacant et s'appelera le 12e hussards ».

Il compte alors 622 hommes, habillés de neuf[1] car depuis 1811, les cavaliers du régiment n'ont presque pas reçus d'habits neufs. En effet, l'habillement du régiment est refait avec des draps provenant de Niort : 463m de drap beige tent en vert et 672 m de triciot blanc dont 317m teint en bleu ciel et le reste en vert. « Ces étoffes étaient ...destinées au 64e de ligne. Vus nos besoins urgents nous [le général Rivaud] avons demandé l'autorisation de faire teindre le drap en vert pour les manteaux et le tricot teint en bleu et en vert nous a servi à faire des pelisses, des pantalons hongrois, des pantalons, des vestes d'écurie et des porte-manteaux »[2]. La compagnie d'élite est coifée de colbacks[3].

 

En Espagne

Sur ordres du duc de Feltre, le dépôt du régiment à Fontenay envoie, le 10 novembre, 120 hommes montés, pour rejoindre l'Espagne. Pour se faire, le conseil d'administration du régiment compose le détachement « d'hommes forts, robustes et même d'une partie des anciens qui ont déjà fait la guerre ». Toutefois, pour habiller et compléter l'équipement du détachement, le 25 octobre, le conseil d'administration retire les effets à ceux qui n'en font pas partis. Malgré cela, le détachement est en lacunes de culottes hongroises, de vestes, de bonnets de police. Pour espérer procurer des charivaris et des vestes d'écurie au détachement, le conseil d'admnistration fait des emprunts de toile à doublures et de fournitures nécessaires. L'empressement que met le conseil d'administration à doter ses hommes de ces effets est d'autant plus grand qu'il était dans l'attente de pelisses, de dolmans, de gilet et de ceintures des magasins de Bayonne qui bien que promis, ne sont jamais arrivés. Désirant donc habiller les cavaliers les plus expérimentés du dépôts, au lieu de conscrits qui n'ont pas été encore instruits, le conseil d'administration demande au duc de Fletre, le 25 octobre, à employer les effets destinés aux conscrits pour les anciens soldats. Le 1er escadron retraite par la Catalogne tandis que le 2e et 3e escadron rallient Soult à Jaca puis Oloron.

 

A la Grande Armée

Le 13 décembre, le 4e escadron du régiment se trouvant à l'armée d'Allemagne, qui a reçu une aigle et un étendard mod. 1812 sans inscription à Spandau, devient par décret Eclaireurs. Il compte, avec les 5e et 6e escadrons se trouvant aussi à la Grande Armée, 16 officier et 523 hussards.

 

A Lyon

Regroupé en Catalogne en octobre 1813, la portion du régiment présent en Espagne fait parti de la colonne de Legrand, expédiée sur Lyon, parti de Perpignan le 8 février 1814. Il arrive avec la troisième colonne à Lyon le 23. Il compte 20 officiers, 525 hommes, en marche, pour Lyon, le 15 février 1814. Avec le 4e hussards, il forme l'essentiel de la cavalerie légère de l'armée de Lyon.

Dès le 25 février au matin, le 12e hussards est mis en mouvement pour aller sur Villefranche, avec deux jours de vivres. Il arrive sur Mâcon le 26 et rejoint le corps de Pannetier.

Le 28, les 4e et 12e sont à Lons-le-Saunier avant de se replier à Poligny. Le 5 mars, l’armée réunie, passe par Bourg puis Meximieux pour franchir la Saône à Lyon le 9. Le 4e hussards est à l’avant-garde et le 12e à l’arrière garde.

Le 11 mars, le 12e hussards, auquel est attaché un corps de 162 hommes du 4e, éclaire le corps de Musnier en direction de Mâcon. Le régiment dépasse Villefranche et arrive sur Saint-Georges-de-Renain, où il tombe sur la cavalerie ennemie, la culbute et la sabre. Le 12e donne à Mâcon où « cet engagement fit le plus grand honneur au 12e hussards »[4]. Dans les jours qui suivent ce combat, le 12e hussards est sur les hauteurs qui dominent Beaujeu, à la gauche de la ligne française

Le 20 mars, la cavalerie de Digeon forme l’aile gauche de l’armée. Le 12e hussards stationne à Grange-Blanche, le 4e hussards plus à droite en dessous de Saint-Georges. Les combats du 12e hussards sont acharnés, le régiment effectuant une charge brillante, culbutant un régiment autrichien de Hiller, lui faisant 400 prisonniers. Le 4e, quand à lui, lors de la phase finale de la bataille de Limonest, soutient l'assaut de la division Musnier contre Rochecardons tenu par les autrichiens de Mumb. Toutefois, l’armée française doit retraiter. Les charges successives des 4e et 12e hussards, soutenus par le 13e cuirassiers, permettent à l'armée de se replier, la nuit venue, dans Lyon.

Le 20 avril, le régiment est à Valence. Compte 25 officiers et 365 hommes.

 

 

Jérôme Croyet

docteur en histoire

président de la SEHRI


[1]    « Il en résulte que tous les hommes à pied qui rentrent au dépôt, arrivent dans l'état le plus misérable, puisqu'on leur prend les bons effets qu'ils peuvent avoir pour ne leur donner que tout ce qui existe de plus mauvais dans les escadrons ». Lettre du conseil d'administration du 12e hussards au duc de Feltre, Fontenay, 25 octobre 1813. Centre de documentation du Musée de l'Empéri.

[2]    Créances du 12e hussards, Paris, 19 mars 1818. Centre de documentation du Musée de l'Empéri.

[3]    Lorsque le régiment est versé au 6e lanciers en 1814, il compte 38 colbacks en service.

[4]    Historique du 12e régiment de hussards.