Les Hussards de Salm-Kirburg

Le corps est levé le 15 décembre 1791 en vertu d'un accord passé entre les princes frères du Roi et le prince de Salm-Kirburg. Il est régi par les privilèges accordés à un régiment allemand au service de la France et le droit pour le prince allemand de passer à un autre service. En janvier 1792, l'effectif composé en majorité d'anciens hussards français s'élève à environ 200 hommes.

Les hussards du régiment de Salm Kiburg sont coiffés d'un mirliton ou bien d'un un shako à flamme du type consulat. L’harnachement est l’équipage anglais, une schabraque en peau de mouton sans feston et là nous avons un tapis de selle de type prussien ou autrichien.

 

Intégré à l'armée de Conde, ils défendent, avec les Autrichiens, les bords du Rhin. En novembre 1792, les hussards atteignent l'effectif de 33 officiers et 154 hommes. Ils font la campagne d'Alsace en avant-garde et, en octobre 1793, passent à la solde britannique malgré les observations de Condé sur les engagements du prince de Salm au service des Princes. Au service du Duc d'York, cette unité fait la campagne de Hollande. Le ministre de la guerre britannique avait l'intention d'envoyer ces hussards en Bretagne ou aux Antilles, mais ces derniers ne souhaitaient pas quitter l'Allemagne. Le régiment fut immédiatement licencié, le 3 décembre 1795.

Asso SeHRI


Les hussards Tolpach

Les plus connus sont ceux de la Légion de Mirabeau, entre 1792 et 1795. A l'origine, la cavalerie de la légion de Mirabeau était composée de 3 escadrons: 1 compagnie de hussards (type Ancien Régime avec mirliton, uniforme connu par deux gravures d'époque réalisées du vivant du vicomte de Mirabeau) + uhlans, 2 compagnies de volontaires (volontaires de la générale et volontaires à cheval) et enfin 2 compagnies de chasseurs à cheval. Chaque escadron était donc composé de 2 compagnies de 50 hommes. On appelait "hussards tolpaches" les Volontaires de la cie générale des Volontaires ; leur uniforme ressemblait à celui des hussards mais ils portaient une coiffure constituée d'un bonnet de feutre recouvert d'un bandeau de fourrure (en renard pour les officiers) et portant une flamme. Certaines illustrations représentent ces hussards tolpaches aussi armés de la lance, ce qui serait possible après la disparition des uhlans.

Lorsque le comte Roger de Damas racheta la Légion de Mirabeau à l'été 1795, il en simplifia la composition et ramena la cavalerie à un seul corps de 400 hussards (revêtus du même uniforme) dans lesquels on distingua, comme pour d'autres corps, les hussards nobles des hussards soldés.
L'autre cas beaucoup moins connu car ne faisant l'objet que d'une mention par Grouvel est celui des hussards de Rohan. Dans un prochain article à paraître cet été dans les Carnets de La Sabretache, j'expliquerai cette appellation. Il ne s'agit pas ici du régiment de hussards levés en 1794 à la solde britannique (uniforme bleu) mais de ceux levés dès 1793 par le cardinal de Rohan et confiés à son neveu le prince Louis de Rohan. Grâce au témoignage d'un émigré liégeois, passé du régiment Royal Liégeois à ce corps en 1795, avec 70 cavaliers tirés des Gendarmes du Prince-évêque de Liège, nous connaissons bien cet uniforme conçu par le prince lui-même d'après les atours d'une dame rencontrée à un bal à Vienne...

 

Ses cavaliers, alors rattachés à l'armée de Condé ce qui est généralement ignoré - purent donc être désignés comme "hussards tolpaches" jusqu'en janvier 1795 ; à cette date, le corps passa à la solde du duc de Brunswick qui devait fournir un contingent au titre de sa contribution à l'Empire d'Allemagne (dont le chef était alors l'empereur d'Autriche), suite au retrait des Prussiens de la coalition (il en est alors de même pour les Chasseurs de Bussy levés comme contribution du roi de Danemark au titre du duché de Schleswig-Holstein). Le corps prit alors le nom de "Chasseurs de Rohan-Brunswick", jusqu'en mai 1797, époque à laquelle il fut réorganisé, rééquipé (alors revêtu de l'uniforme des hussards de Blankenstein), et réarmé selon le règlement autrichien. C'est à cette époque que le corps reprit son nom de "hussards de Rohan" (les deux régiments levés à la solde anglais avaient alors été dissouts).

Asso SeHRI